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Je consulte mais quoi?

Je consulte mais quoi?
  • Bienvenue dans l'âge ingrat: celui du taux de crédit pour l'achat du premier appart, de la taille de la bagouze proportionnelle à la superficialité de l'amour porté, de la bataille au K€ sur la feuille de salaire...
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28 octobre 2007

Des buts et rebut

Dans 23 jours, ça fera un an. Déjà! Banalité affligeante que de dire que le temps passe vite, d'autant plus vite que le vieillissement biologique s'accélère. Quand j'avais 8 ans, les vacances scolaires me paraissaient être une éternité, aujourd'hui l'éternité c'est la mort ou presque...La cinquantaine ne me semble pas si loin. Comment voulez-vous ne pas y penser quand le mot d'ordre des magazines est : à 25 ans, c'est le moment ou jamais d'hydrater, lifter, dérider, raffermir pendant qu'il est encore temps. Il me semble bien qu'à une époque 25 ans c'était le bel âge, l'insouciance, aujourd'hui c'est maintenant que tout se joue pour ne pas finir une vieille peau...

Un an. Seulement! Plus que quelques 42 ans à tirer (45 ans d'ici quelques mois, solidarité intergénérationnelle oblige)! 40 ans et quelques de "Oui, je te (on se vouvoie très facilement dans ces milieux, preuve du jeunisme environnant ou hypocrisie d'une pseudo complicité pour mieux vous presseriser) l'envoie ce soir, pas de souci ça ne me prendra que 5 heures, je devrais avoir fini vers 23 heures".

Je ne me plains pas, j'ai payé pour avoir ça. Ca? la sécurité d'un emploi, une feuille de paye avec plusieurs zéros à la fin de l'année, et le prestige de pouvoir dire "Moi? ce que je deviens? je suis consulante!" Avec ce qui suit systématiquement: "Et tu conseille quoi"? (Notez le changement de verbe, la vraie question ne serait-elle pas ah tu consultes n'est ce pas?") Passons, c'est vrai ça? je conseille quoi? Des patrons qui, parce que la main d'oeuvre coûte trop cher et qu'il faut réduire les coûts à tout prix pour augmenter leurs dividendes (je caricature mais peut être pas tant que ça?), préfèrent même délocaliser de leurs locaux la matière grise et faire appel à ces cabinets de conseil qui pousse comme des champignons. On est payés pour réfléchir à la place de ceux qui n'ont ni le temps ni l'envie, parce que les compétences, ça oui. La version officielle de ce boulot est de permettre "d'apporter une valeur ajoutée, grâce à un oeil critique extérieur et une expérience pluri-methodologique à des entreprises qui ont des problèmatiques de croissance"...Tout est dans l'art de la présentation.

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